Notre petit hôtel mérite bien son nom de charmant et nous y restons 2 jours. Le petit déjeuner est meilleur que celui d'hier au grand hôtel de Dien Bien Phu. Charmant définit bien aussi le Laos, ce petit pays propre et coquet mais très pauvre.
Départ à 8h30 pour 28 km de route goudronnée et on ne sait pas combien de route non goudronnée. La température est plutôt bonne sous le soleil voilé. Il doit faire dans les 28°. Claire n'est pas venue... Fabienne n'aurait pas dû... Poinsettas et liserons bleus. Poissons-chats et silures. Taupes séchées. Paysages différents du Vietnam, gens différents avec une forte influence chinoise.
On traverse un pont flambant neuf dès le début de la piste et puis une belle grimpette où notre vieux minibus peine. Schumacher assure pour faire ces 17 km. Nous allons dans un village Hmong isolé. Nous voyons les sommets des montagnes comme des îles dans une mer de coton. JC aurait su, il aurait eu la tourista. Ce n'est quand même pas le salaire de la peur! selon Didier. Les 6 km que nous devions faire à pieds pour atteindre le village Hmong sont finalement praticables en voiture jusqu'à un village akha. Sur la route, des kapokiers aux fleurs rouges qui éclatent comme du coton, des fougères arborescentes, des épines du Christ aux fleurs rouges ou jaunes, des plantations de riz sec à flancs de montagnes. A 10h, nous nous arrêtons au village akha qui possède une école. Les Akhas sont animistes et cultivent le coton. Tous les enfants, enfin que les garçons, sont dehors pour nous voir mais ils ont peur et ne veulent pas se faire photographier. Maisons sur pilotis en bambou pour une vie rude et rudimentaire, ils ne se lavent pas tous les jours, ils toussent... Les femmes ont des coiffes magnifiques rehaussées de pièces d'argent, un peu comme les Tibétaines. Le soleil est maintenant éclatant. La communication est difficile car Khamphone ne comprend pas leur dialecte. Une jeune fille du village fraichement sortie de l'école sert d'interprète.
À 11h30, nous entamons la descente, 3/4 d'heure pour rejoindre la route goudronnée et pique-niquer dans un restaurant au bord de la route à Muang La. Au dessert, des tamarins, énormes gousses dont on mange l'intérieur, la chair est acidulée. Nous rencontrons un guide vietnamien parlant très bien français. Il avait appris à l'école mais l'enseignement en a été interdit en 1975. Près de la source d'eau chaude, nous visitons le temple de Pha Singkham dont le Bouddha d'or a été apporté par la rivière Nam Bu au 16ème siècle. Au 19ème siècle, les Chinois ont tout dévalisé et les habitants du village ont caché le Bouddha. Il a été perdu et retrouvé par des pêcheurs. A 14h30, nous repartons avec des pauses maraîchères. Entre chaque culture de riz, les parcelles sont replantées de cacahuètes, de pastèques, d'ail, de ciboules, de colza, de tabac... Le riz séché coupé sert de paillage.
De retour à l'hôtel à 15h30. Quartier libre pour visiter le grand marché chinois. J'en profite pour démystifier le massage au Vietnam et au Laos, ce n'est pas une partie de plaisir mais des étirements, des pincements, des tapes, des contorsions, des pressions. Dîner à 19h30 à l'hôtel, Claire va mieux, Fabienne n'est pas venue... Nous dinons aux chandelles dans le jardin au son d'un orchestre local, avec une petite coupe, oui la vie est injuste.