Carnet de voyage au Viêt Nam et Laos

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Jour 15 – Exotissimo...

Je ne vais pas refaire le récit du voyage car ce fut pratiquement le même qu'à l'aller en sens inverse avec un équipage aussi souriant... Nous avons décollé avec 20 mn de retard, à 23h50 pour un vol de 13h et nous sommes arrivés à l'heure. Avez-vous déjà petit-déjeuné de palourdes au pesto? Nous si, pas si mauvais... Les bagages sont toujours aussi longs à attendre et nous nous quittons qui en voiture qui en train, un petit peu groguis par le manque de sommeil, le décalage horaire et le froid qui nous attend dehors. Le pilote a annoncé -6°...

Que peut-on dire de ce voyage?
Des baguettes, des rizières verdoyantes, des fruits odorants, des massages énergiques, des Bouddhas... Un partage, une rencontre avec les ethnies.
Une expérience authentique, tạm biệt Viêt Nam! Des chapeaux coniques, des sampans colorés, des pagodes encensées... Aujourd’hui, le pays simple et rustique s’ouvre au monde extérieur. Le Vietnam revient de loin. Pourtant, tout y change très vite pour rattraper le temps perdu par les guerres.
Une ambiance magique, la kone Laos! De beaux paysages, des temples délicats, des bonzes nombreux, des peuples isolés... Le pays fragile et pauvre veut préserver son identité. Le Laos s'ouvre. Réussira-t-il à conserver la tranquille nonchalance qui fait son charme?
Adieu Indochine, bon retour à tous et au prochain blog!

Jour 14 – Bon anniv, Gérard!

Puisque vous avez été gentils avec tous vos commentaires, voici le billet de ce dernier jour. Nous nous levons de bonne heure à 6h30 pour voir la tournée de recueil de nourriture des bonzes, des centaines de bonzes à la queue leu leu qui sortent de leur Vat à l'aube pour recueillir les offrandes dans leur bol (patta). C'est leur nourriture du matin et du déjeuner. Ils ne peuvent plus rien manger de solide après midi. Ils redistribuent le superflu chaque jour aux enfants. Des femmes sont là pour vendre les offrandes, est-ce devenu un commerce?
Dans la foulée, petit-déjeuner et départ pour la sortie à dos d'éléphant. D'après les participants, ce fut idyllique avec arrêt dans un hôtel de luxe au bord de la rivière Nam Khan. Et si on revenait l'année prochaine?
A midi, nous nous retrouvons tous pour aller déjeuner au restaurant, Un Petit Nid, juste à côté de l'hôtel. Déjeuner habituel mais oh surprise, nous avons droit à un gâteau chocolat-pistache pour l'anniversaire de Gérard! Lui, il a droit à un éléphant! Khamphone a fait faire le gâteau au Coconut Garden, restaurant français de Luang Prabang.
Nous partons pour l'aéroport à 15h et Khamphone fait les formalités d'embarquement pour nous. Sympa! Nous décollons à 17h pour un vol d'une heure sur un ATR 72, avion à hélices. À l'arrivée, nous perdons 20° d'un coup, il ne fait plus 35° mais 15° et nous atterrissons dans le brouillard. Le temps n'a pas changé à Hanoi... L'arrivée sera moins rude! En zone de transit, nous récupérons nos cartes d'embarquement pour Paris et faisons passer le temps jusqu'à 23h, heure de l'embarquement: dîner, duty free, blog, photos... Il est 21h45 et nous devons décoller dans 2 heures, la suite sera maintenant vraiment demain...

Jour 13 – Le livre de la jungle...

Comme d'habitude, on part à 8h30 en tuk-tuk pour visiter le musée du palais royal construit en 1904. Il abrite un Bouddha d'or, cadeau du Cambodge au 14ème siècle. C'est une copie, l'original est a la banque nationale du Laos. Chaque nouvel an, il est sorti et arrosé d'or pendant 3 jours. Dans ce palais, de magnifiques mosaïques en pâte de verre sur les murs de la salle de réception, des fragments de pierres de lune donnés par les USA, de la porcelaine de Sèvres donnée par le général de Gaulle sans compter les trésors trouvés dans le stupa de la pastèque. Le dernier roi a disparu en 1959 et personne ne sait trop ce qu'il est devenu.
En 1357, le royaume du million d'éléphants s'étendait sur les 2 rives du Mékong incluant donc la Thaïlande. Le roi Fa Ngum introduisit le bouddhisme avec ce Bouddha d'or, Prabang en laotien. Luang signifiant territoire, Luang Prabang signifie territoire du Bouddha d'or. 
Nous continuons à côté par la visite du Vat Mai datant de 1788 contenant un Bouddha d'émeraude, avec une superbe toiture à plusieurs pans. À quelques encablures en tuk-tuk, nous continuons par le Vat Sene datant de 1718, puis le joyau de la ville construit en 1560, le Vat Xieng Thong avec ses mosaïques sur les murs des chapelles. Il est en réfection car des termites ont attaqué la structure. Les travaux ont longtemps été subventionnés par la ville de Chinon mais maintenant les Américains aident aussi. En 1887, tous les temples ont été détruits par les pilleurs chinois sauf celui-ci. Nous sommes accompagnés dans notre visite par les incantations d'un bonze car une cérémonie a lieu. Pour être honnête, c'est un peu lancinant... Au cas où vous n'auriez pas compris, vat signifie temple...
À 12h30, nous déjeunons au restaurant Couleur Café au bord du Mékong. Je ne veux pas insister mais il fait 36°.
A 14h, nous reprenons notre bus pour aller à la cascade de Kouang Si à 35 km. On peut s'y baigner dans des piscines naturelles au milieu de la jungle. On a eu chaud, le car refuse de démarrer à un de nos arrêts dans un village et les garçons poussent notre bus récalcitrant!  A l'arrivée, nous ne sommes pas tous seuls! Quelques courageux, Claire, Elizabeth, Véronique et Daniel, ont pris leur maillot de bain bien que l'eau soit froide (20°) et se baignent dans des eaux bleu turquoise. Sur le sentier forestier, nous voyons quelques ours noirs dont un confortablement installé dans un hamac en bambou. Plusieurs sentiers permettent de grimper jusqu'au haut de la cascade à travers cette belle nature. Tout a une fin et nous reprenons notre petit véhicule à 17h.
Khamphone, notre jeune guide (il a 28 ans) nous offre l'apéritif sur la terrasse de l'hôtel pour notre dernière soirée et nous dinons en face au restaurant Tamnak Lao. Nous offrons un Bouddha doré à notre Bouddha de La Bronze et Véronique lui raconte enfin la légende. Bouddha était jeune et beau et attirait toutes les filles. Pour se débarrasser de ce fléau, il demanda l'aide des dieux et reçu en réponse un joli bidon...

Demain, une partie de l'équipe part faire un tour à dos d'éléphant. Puis nous devons être à l'aéroport à 14h. Je sais c'est dur mais iI n'y aura pas de billet demain, il vous faudra attendre vendredi!

Jour 12 – La croisière s'amuse...

Départ 8h30. Tout le monde va bien. Je n'ose pas dire que le temps est... superbe. Apres un petit-déjeuner moins superbe, nous allons en tuk-tuk à l’embarcadère pour monter à bord du Nava Mékong. Nous attendons la chef de bord et remontons le Mékong en direction des grottes de Pak Ou à 2 heures de navigation. Allons-nous rencontrer des orpailleurs?
Le Mékong a une profondeur de 12 à 15 m, une largeur maximum de 14 km (on peut y voir des dauphins d'eau douce et de nombreuses îles) et une longueur de 4500 km. Il parait qu'il y a des poissons-chats géants de 200 à 300 kg qu'on ne peut pêcher qu'une fois par an. Il prend sa source au Tibet. Les rives parsemées de cultures maraichères sont fertilisées par la mousson. En 1970 et 2008, on ne s'en souvient pas mais il y a eu de grandes inondations au Laos.
À 11h, nous accostons au pied des escaliers taillés dans la falaise. Les grottes, au confluent de  la  rivière Nam Ou et du Mékong, contiennent des centaines si ce n'est des milliers de statues de Bouddha de toutes tailles et formes. De nombreux pèlerinages y sont effectués. Les escaliers desservent 2 niveaux de grottes, Tham Ting en bas et Tham Phoum en haut. Maintenant, nous savons pourquoi Bouddha a du bide mais je vous raconterai cela un autre jour. À midi, déjeuner à bord très bon, le goût laotien est décidément différent du goût vietnamien. On atteint le nirvana à naviguer paisiblement dans un décor superbe en dehors du temps. C'est ça le Laos.
À 13h30, on quitte le bateau pour une série de visites shopping en minibus. D'abord, Ban Xang Khong, pour la soie et le papier, ensuite, Ban Phanom, le village des tisserandes qui se sont organisées en coopérative, avec en face une bijouterie. On a pu y voir les métiers à tisser fonctionner bien que ce soit un jour férié bouddhiste... Nous faisons une halte au Vat Phon Phao pour son beau panorama sur la ville, à l'heure du frappement du tambour. Nous rentrons à l'hôtel vers 17h. Quartier libre pour continuer à faire des emplettes et Luang Prabang, ville touristique, ne manque pas d'attraits de ce côté! Un petit gâteau dans le bistrot d'à côté est le bienvenu...
Dîner à 19h30 au restaurant l'Eléphant, restaurant français. Pour tout dire, la nourriture asiatique qui n'est pas variée commence à nous lasser et Jean-Christophe n'a pas pu résister, il est allé goûter des mets français, côte de bœuf et frite, à la table d'à côté... Quant à Michel, il a cru détecter qu'un des clients du restaurant faisait partie du MI-6!

À demain, une bonne nuit devrait apaiser les esprits...

Jour 11 – Bouddha voyage incognito...

Départ à 8h30 pour le marché aux légumes frais à un km de l'hôtel. La température est déjà bien élevée et le soleil brille. Il va faire plus chaud qu'hier car nous descendons vers le sud à 200 km de là, jusqu'à Luang Prabang. Quelques infos financières: la monnaie est le kip (un euro égale 10000 kips) qui subit une inflation galopante. Une bière coûte 10000 kips et tout est à l'avenant. Une mobilette chinoise coûte 400 dollars. Le marché est très typique, épiceries, boucheries, poissonneries, volaillers (poules vivantes), maraichers, et puis plein de denrées indéfinissables dont du rat séché.  On y trouve aussi des friandises: gaufres, beignets fourrés de toutes les couleurs et cubes de farine de riz à la vapeur colorés. Les Laotiens mangent tout ce qui bouge, c'est pour cela qu'il n'y a plus de prédateurs... Sur les étals, toutes sortes de fruits et légumes, ceux que nous connaissons et d'autres plus exotiques: rotin, algues séchées aux graines de sésame, christophines, mangoustans, bananes sèchées et puis aussi couenne de porc grillée, poumons sèchés...
Puis nous traversons la forêt tropicale protégée de la province d'Oudomxay. La route est en très mauvais état et nous en avons pour 100 km jusqu'au déjeuner.
Le Laos a des mines d'or, de rubis et de saphir exploitées par les Australiens et les Chinois, de charbon exploitées par les Thaïlandais, de cuivre et de zinc. Ils exportent leur électricité en Thaïlande, tout comme les bois précieux. Elle provient de barrages hydroélectriques uniquement. Les salariés ne payent pas d'impôts. L'alphabet comporte 27 consonnes et 28 voyelles, il n'y a pas de conjugaison, pas de genre, pas d'article. C'est un mélange de thaïlandais et de sanscrit.
Vers midi, nous stoppons dans un village hmong. Les Hmongs sont venus du Vietnam au 16ème siècle et maintenant beaucoup d'entre eux émigrent au Canada et aux Etats-Unis car ils sont énormément recrutés par la CIA, ce qui donne un visa à toute la famille.  Comme hier, les enfants nous accompagnent et cette fois, les filles sont là. Ils sont moins craintifs. Les adultes travaillent en dehors du village. C'est le moment où les forêts sont déboisées et les coteaux préparés pour les brûlis destinés à la culture du riz sec rythmée par la mousson de mai à septembre.
À quelques 30 km de là, nous arrivons à l'intersection avec la route numéro 13, fameuse dans le passé pour son insécurité, dans la ville de Pak Mang où nous déjeunons. Nous croisons un groupe de motards alsaciens venant de Thaïlande. Vers 14h, nous prenons cette route 13 en meilleur état que notre route précédente. Nous avons fait la moitié du chemin. À 70 km de Luang Phrabang, la jungle s'éclaircit car nous descendons dans la large vallée de la rivière Nam Ou. Partout de très beaux arbres, tecks, flamboyants, tamariniers, manguiers... et des villages, si pauvres.
A 17h, nous arrivons à Luang Prabang, 30000 habitants, au confluent du Mékong et de la rivière Nam Khan. La ville enchâssée dans les montagnes fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995. 60 temples bouddhistes dont 34 sont classés. C'est l'ancienne capitale du royaume du million d'éléphants de 1453 à 1560. La ville étant interdite au car, nous montons dans 2 tuks-tuks rouges pour rejoindre l'hôtel Sala Prabang en centre-ville. Après avoir tenté de nous doucher car il n'y a pas eu d'eau pour tout le monde, nous partons à 18h pour assister à la cérémonie du baci dans une famille. C'est une cérémonie qui marque tout événement de la vie: mariage, naissance, voyage... et qui est apparu en 1353 quand le bouddhisme a commencé à supplanter l'animisme. Le but de cette cérémonie, dirigée par un vieux sage, ici le grand-père de 84 ans qui a été moine, est d’effectuer le rappel des âmes perdues de notre corps. Chacun de nous possède 32 âmes. On les rappelle afin qu’elles ne nous fassent pas défaut. Le sage, après avoir rappelé les 32 âmes par des textes sacrés formulés devant le plateau d'âmes, aide toute la famille (la grand-mère, 79 ans, leurs filles et petites-filles) à nous attacher aux poignets des fils de coton blancs afin de retenir les âmes, tout en formulant des voeux. Les âmes ainsi revenues ont faim et soif et nous mangeons les offrandes de cette famille, dont un petit verre d'alcool de riz à la banane séchée, cul sec!
Ensuite, diner-spectacle en ville au restaurant Sonphao où on se déchausse. Santé se dit niok-niok.
Bouddha bronze
A demain et continuez à mettre des commentaires, cela nous fait plaisir.

Jour 10 - Le salaire de la peur

Notre petit hôtel mérite bien son nom de charmant et nous y restons 2 jours. Le petit déjeuner est meilleur que celui d'hier au grand hôtel de Dien Bien Phu. Charmant définit bien aussi le Laos, ce petit pays propre et coquet mais très pauvre.
Départ à 8h30 pour 28 km de route goudronnée et on ne sait pas combien de route non goudronnée. La température est plutôt bonne sous le soleil voilé. Il doit faire dans les 28°. Claire n'est pas venue... Fabienne n'aurait pas dû... Poinsettas et liserons bleus. Poissons-chats et silures. Taupes séchées. Paysages différents du Vietnam, gens différents avec une forte influence chinoise.
On traverse un pont flambant neuf dès le début de la piste et puis une belle grimpette où notre vieux minibus peine. Schumacher assure pour faire ces 17 km. Nous allons dans un village Hmong isolé. Nous voyons les sommets des montagnes comme des îles dans une mer de coton. JC aurait su, il aurait eu la tourista. Ce n'est quand même pas le salaire de la peur! selon Didier. Les 6 km que nous devions faire à pieds pour atteindre le village Hmong sont finalement praticables en voiture jusqu'à un village akha. Sur la route, des kapokiers aux fleurs rouges qui éclatent comme du coton, des fougères arborescentes, des épines du Christ aux fleurs rouges ou jaunes, des plantations de riz sec à flancs de montagnes. A 10h, nous nous arrêtons au village akha qui possède une école. Les Akhas sont animistes et cultivent le coton. Tous les enfants, enfin que les garçons, sont dehors pour nous voir mais ils ont peur et ne veulent pas se faire photographier. Maisons sur pilotis en bambou pour une vie rude et rudimentaire, ils ne se lavent pas tous les jours, ils toussent... Les femmes ont des coiffes magnifiques rehaussées de pièces d'argent, un peu comme les Tibétaines. Le soleil est maintenant éclatant. La communication est difficile car Khamphone ne comprend pas leur dialecte. Une jeune fille du village fraichement sortie de l'école sert d'interprète.
À 11h30, nous entamons la descente, 3/4 d'heure pour rejoindre la route goudronnée et pique-niquer dans un restaurant au bord de la route à Muang La. Au dessert, des tamarins, énormes gousses dont on mange l'intérieur, la chair est acidulée. Nous rencontrons un guide vietnamien parlant très bien français. Il avait appris à l'école mais l'enseignement en a été interdit en 1975. Près de la source d'eau chaude, nous visitons le temple de Pha Singkham dont le Bouddha d'or a été apporté par la rivière Nam Bu au 16ème siècle. Au 19ème siècle, les Chinois ont tout dévalisé et les habitants du village ont caché le Bouddha. Il a été perdu et retrouvé par des pêcheurs. A 14h30, nous repartons avec des pauses maraîchères. Entre chaque culture de riz, les parcelles sont replantées de cacahuètes, de pastèques, d'ail, de ciboules, de colza, de tabac... Le riz séché coupé sert de paillage.
De retour à l'hôtel à 15h30. Quartier libre pour visiter le grand marché chinois. J'en profite pour démystifier le massage au Vietnam et au Laos, ce n'est pas une partie de plaisir mais des étirements, des pincements, des tapes, des contorsions, des pressions. Dîner à 19h30 à l'hôtel, Claire va mieux, Fabienne n'est pas venue... Nous dinons aux chandelles dans le jardin au son d'un orchestre local, avec une petite coupe, oui la vie est injuste.

Jour 9 – Iced latte peppermint...

Départ à 8h15 pour la frontière laotienne à 35 km. Temps plutôt chaud mais le ciel est toujours chargé.
À la sortie de Dien Bien, nous traversons une grande plaine de rizières ponctuées de chapeaux pointus. La route est toujours en mauvais état avec ses nids de poule. Beaucoup de mots français ont été vietnamisés, Xi mang pour ciment... Après les femmes dans les champs, les maisons-tortues, une cimenterie, une grande carrière, nous regrimpons dans le brouillard pour atteindre le poste frontière de Tay Trang International à 10h. Tuan nous laisse l'apéro (il nous connaît bien!) et offre à chaque couple une petite fiole de baume du tigre. Nous lui chantons Frère Jacques en vietnamien sous la houlette d'Elizabeth.
À 10h30, Tuan nous remet en mains propres à Khamphone, notre guide au Laos, dans un nouveau minibus.

Nous passons le poste frontière pour entrer dans la province de Phongsaly à 11h15. Soleil, soleil... La chaleur monte, enfin! Maximum 32°, minimum 20°, 2 saisons: saison de la poussière et saison de la boue. En 2011, il a plu beaucoup ainsi qu'en Thaïlande. 6 millions d'habitants pour une superficie de la moitié de la France. Le plus haut sommet est à 2820 m d'altitude, il n'y a pas de neige, il ne gèle jamais. Les Laotiens sont champions de pétanque. Ils jouent après leur journée de travail de 6h. La population est divisée en 3 groupes: Laos des collines, Laos des plaines ou Thaï majoritaires et Laos des montagnes ou Hmongs. Chaque groupe est divisé en ethnies, au total 46 ethnies. Les Laotiens et les Thaïlandais parlent presque la même langue contrairement aux Vietnamiens. Sabaidee pour bonjour, Kopchai lai lai pour merci beaucoup. Bois de rose, palissandre, teck, hévéa... sont les principaux bois cultivés. Pas de trains, pas d'autoroutes, notre route est particulièrement défoncée car de grands travaux sont en cours pour transformer l'ancienne piste en route goudronnée. Il paraît que ce n'est pas la pire! Nous avons 70 km à faire pour déjeuner.
Un peu d'histoire: 1353, royaume du million d'éléphants, 1779, envahis par les Siams, 1893, par les Français, 1964, bombardés par les Àméricains (25% du pays n'est pas déminé, ils ont reçu 30 millions de dollars de budget en 2011), 1975, création de la République démocratique du Laos.
Sur le chemin, nous traversons la rivière Nam Ou en bac pour aller déjeuner dans le village de Muang Kua vers 13h40. Repas différent dans un décor idyllique au bord de l'eau. Véronique se demande comment les papayes si grosses peuvent tenir accrochées par un si petit bout! Au bout d'une heure, nous repartons pour les 100 km qui nous séparent de Oudomxay. La route est goudronnée pour le bonheur de notre chauffeur de course! On en prend plein les yeux en roulant entre les montagnes exubérantes de végétation, les petits villages, les potagers, les rizières et surtout les ethnies souriantes, croisées au hasard de la route.
Petit arrêt dans un de ces villages, Ban Sinxay, puis arrivée à l'hôtel Charming Lao de Oudomxay à 17h30. Après avoir déposé nos bagages dans nos chambres, nous repartons au coucher du soleil pour le temple Vat Phouhat et son stupa qui domine la ville et offre un beau panorama. Une petite heure pour la douche et nous allons dîner en ville. Le temps des vacances nous incite à rentrer à pieds et à prendre une dernière glace frappée à l'hôtel. Is it possible to serve more rapidly? demande Jean-Christophe qui n'apprécie pas son iced latte peppermint, tout comme Fabienne.

Jour 8 – Un Verdun tropical...

Valises prêtes à 7h30 et même avant! Petit déjeuner dans la grande salle avec vue sur le lac. L'hôtel est en construction sur la hauteur avec une partie des chambres en bas, construites en dur, et l'autre partie en haut, en bois, non insonorisée, parait-il. Lits avec moustiquaire et baignoires sabots en bois ou en ardoise, écoulement sommaire. La température a grimpé mais le soleil est toujours caché par les nuages accrochés aux montagnes.
A 8h30, nous partons pour Dien Bien Phu à 90 km, 2h30 de route prévus. La centrale hydroélectrique la plus grande d'Indochine a été commencée en 2006 et doit être achevée en 2020. Une des 5 turbines est déjà en service: 2400 mW, 9200 kWh. C'est le barrage de Son La alimenté par la rivière Da. Les autochtones ont perdu leurs terres et sont maintenant pêcheurs ou bien font de la culture arboricole (eucalyptus et cassie) sur une parcelle donnée par l'état pour 10 ans. Une TV couleur coûte 10 poulets. Il y a beaucoup de billards car les Vietnamiens sont champions, 100000 dôngs (4 euros) l'heure à Hanoi.
À 9h45, une petite pause pour voir les maisons en bois sur pilotis et les jupes plissées soleil toutes brodées des Muongs rouges.
À 10h45, arrêt surprise car le pneu avant gauche a mangé un clou! Superficiel, on repart.
À 11h, à 40 km de Dien Bien, on entre sur le territoire des Thaïs qui sont arrivés là au 2ème siècle, sûrement venus de Thaïlande. Leur maison sur pilotis ressemble à une tortue, la cuisine séparée, la tête, les pilotis, les pattes. Protection contre les animaux sauvages, garde-manger et abri pour les animaux domestiques.

Tuan nous passe un film sur son portable sur la guerre d'Indochine, micro scotché par du sparadrap sur son clavier... Documentaire très intéressant et neutre. Dien Bien Phu peut se traduire par centre administratif de la région frontalière. 1 milliard de tonnes d'opium est produite dans la région de Dien Bien, ceci explique cela. Parachutage des Français sur Dien Bien le 18 août 1953 pour chasser les Vietminh et d'abord remettre en service le terrain d'atterrissage. En 1954, l'armée vietnamienne lance une offensive. La bataille dure 56 jours au total, du 13 mars au 7 mai 1954. Le général de Castries, ses commandants et 16000 soldats sont capturés.
À midi, nous arrivons et déjeunons au restaurant Lien Tuoi avant de dire au revoir à Anne et Marc. Un Dien Bien - Hanoi, puis ils doivent décoller de Hanoi à 23h. De notre côté, nous partons à pieds pour visiter le musée, mais surprise, le musée a disparu et a fait place à un terrain vague! En fait, il vient d'être démoli pour reconstruction et Tuan ne le savait pas. De l'autre côté de la grande artère, nous entrons dans le cimetière des soldats vietnamiens morts au combat et nous mettons un bâton d'encens au mémorial en devoir de mémoire. Nous mettrons un autre bâton d'encens au mémorial des soldats français à la fin de la journée. Nous nous dirigeons ensuite vers la colline nommée Eliane II dont l'entrée est gardée par un tank (les français édifièrent plusieurs forteresses du nom des maîtresses de Castries) pour voir les tranchées et le cratère, et attendre de voir décoller l'avion emmenant Anne et Marc car nous avons une vue imprenable sur l'aéroport. Coucou! De là, nous reprenons le bus pour faire quelques mètres et visiter une reconstitution du QG de ce fameux général.

Nous arrivons à l'hôtel Muong Thanh**** à 16h. Quartier libre, cacahuètes et cocktail offerts par Tuan à 19h: alcool de riz, limonade et jus d'orange, délicieux, dîner à l’hôtel, dodo.

Jour 7 – Le Bouddha des neiges...

Départ à 8h en minibus pour Lai Chau, les bagages ont leur propre minibus... Atmosphère humide mais le soleil dissipe le brouillard épais à mesure que nous montons.
Tuan nous raconte de nouveau le Vietnam, la mort, la naissance. Manger des carpes favorisent la naissance des garçons. De nombreux cadeaux à la naissance, le plus apprécié étant les pattes de cochon... Les femmes peuvent prendre jusqu'à 4 mois de congés de maternité. Le concubinage est interdit, il faut au moins se marier civilement pour habiter ensemble. Apres la crèche, le système éducatif est identique au nôtre. La sortie de l'adolescence est une étape importante qui donne lieu à des cérémonies.
La route sinueuse de montagne est en très mauvais état. Nous sommes de nouveau dans les nuages et la purée de poix. Des piscicultures de saumon d'eau douce sur la route. Un sol aride et rocailleux... A l'une de nos escales techniques, on s'émerveille d'un petit générateur hydraulique: une bouteille d'eau et un ventilateur en guise d'hélice qui fait tourner une dynamo. On s'arrête à 10h à Binh Lu pour voir le marché local où les minorités viennent vendre leur production artisanale et leurs fruits, légumes, cannes à sucre... Marché très coloré et calme où les commerces sont tenus par les femmes, où sont les hommes? Nos hommes à nous, bien présents, achètent des couteaux (50000 dôngs soit 2 euros) et nous remontons dans le minibus à l'heure où les enfants sortent de l'école.
A midi, nous nous arrêtons pour déjeuner à Lai Chau au restaurant de l'hôtel Muong Thanh dans un joli parc mais avant cela, nous faisons une petite halte dans une plantation de thé. Les arbustes sont coupés au cordeau et la récolte va commencer le mois prochain jusqu'en novembre. Si on parle prix, une bière c'est entre 25 et 30000 dôngs (1 euro).
À 13h, nous prenons la route de Dien Bien Phu en passant par Sin Ho à 1600 m d'altitude. 60 km et 3h30 d'une route toujours sinueuse, en piteux état et vue complètement bouchée. Dommage car le paysage de montagnes est grandiose! Quoi qu'il en dise, Romain médite... Au km 32 après 1h45 de route, on continue de grimper au milieu de la jungle tropicale peuplée de sangliers, cerfs, serpents... Dénivelé: 10%. La chasse et le déboisement sont interdits depuis 1986. Au km 6 à 16h, nous retrouvons le soleil, quel bonheur! Nous nous arrêtons pour la pause technique et une mobilette chargée d'un cochon nous double. Encore 32 km et 2h30 pour Chan Nua. La brume de nouveau au km 28 à 16h45. Cochons noirs en liberté. Pêchers et pruniers en fleurs. Paysage impressionnant, arrêt au km 6 devant des flancs entiers de montagnes couverts de terrasses, certaines plantées d'hévéas pour la culture du caoutchouc. Encore 20 km le long du lac de barrage pour rejoindre l'hôtel Lan Anh à Muong Lay dans la vallée. La nuit tombe et il est 18h30.
Mémorable!
Rendez-vous est pris pour 19h15 pour l'apéro, Tuan nous offre de l'alcool de riz arrangé et de l'alcool de coco. Il nous avait déjà offert des bonbons et des bananes dans le bus. Anne et Marc nous quittent demain après le déjeuner et Romain tient à remercier chaleureusement Tuan avant leur départ. Après le dîner copieux comme d'habitude, voici venu le temps du bizuthage d'Anne et Carole qui s'en sortent plutôt bien. Anne ne nous raconte pas à sa façon la visite d'une des pagodes de Hanoi et Carole raconte la sortie vélo au Bouddha de La Bronze. Toutes deux sont admises dans le groupe haut la main!

Les photos du jour.

Jour 6 – Copain, copine...

Arrivée à 6h15 en gare de Lao Cai après un réveil à 6h avec un petit café à bord. La nuit a été plutôt bonne pour tout le monde, même Michel qui était patraque hier. Temps inchangé... Nous montons dans un minibus pour Sapa, ville fondée par les Français vers 1920, à 1400m d'altitude. Une heure de route dans le brouillard avec en toile de fonds les rizières en terrasses, cela doit être magnifique sous le soleil!
Le petit-déjeuner de l'hôtel Victoria**** (oui, c'est le package train+hôtel) est le bienvenu. Nous prenons possession de nos chambres et les commandes de massages vont bon train. On repart à 9h30 pour 4 heures de trek à la découverte des minorités ethniques, principalement les Hmongs et les Dzays. Les Hmongs vêtus de noir sont venus de Chine et se sont réfugiés dans les montagnes car ils ne sont pas aimés des Viets.
Le minibus nous emmène à un village d'où nous partons à pieds pour la vallée accompagnés de copines. Romain a un harem à lui tout seul! Le terrain colle aux chaussures. Nous traversons les villages et rencontrons les enfants cul et pieds nus, les habitants revêtus de leurs bijoux en argent et habits traditionnels tous plus beaux et colorés les uns que les autres, indigo, rouge, noir... Nous entrons dans les écoles. Nous visitons la maison d'une famille de 3 enfants dont le plus jeune a un mois. Certaines maisons sont sur pilotis avec des cochons noirs. Des buffles broutent dans les rizières et les bambous sont énormes! Nous achetons des babioles à nos copines et nous interrogeons sur l'iniquité du monde!
Nous déjeunons dans un restaurant du village des Dzays (wifi gratuit!) d'un plat chaud préparé par le restaurant de l'hôtel Victoria et passons un peu de temps à la fête du village au bord du ruisseau. C'est la fête pour demander au génie du village de bonnes cultures et récoltes de riz. Il y a des jeux, quelques petits marchands, de la musique et une buvette... Tuan et Didier s'essayent à atteindre la cible en haut de la longue perche en bambou mais ce n'est pas gagné!
Retour au minibus par les rizières gorgées d'eau, ça glisse et ça patauge... Nous rentrons vers 15h avec le soleil car nous sommes passés au-dessus des nuages qui nimbaient la vallée d'un hallo brumeux.
Détente.
Massages.
Dîner à la française à 19h30 à l'hôtel, ça nous change...
Mais après le dîner, Tuan nous emmène en ville,
Et c'est pour me faire une surprise!
Rien ne m'a fait deviner que c'était pour fêter mon anniversaire!
Cadeau, gâteau, alcool de riz, karaoké, bref une très bonne soirée.
Il est presque minuit quand nous rentrons nous coucher.

Jour 5 – Javanica!

Départ 8h et on quitte l'hôtel. Temps toujours le même mais bon, nous avons de la chance car il n'a plu qu'à notre arrivée.
Le matin est consacré à une conférence sur la culture du riz à la faculté d'agronomie, par le Professeur Cuong, dont voici quelques éléments. Origine en Inde 7000 ans avant JC et au Yunnan en Chine. Le riz sec d'Inde et de Chine est différent du riz inondé du Vietnam, dans le delta du fleuve rouge (1 millions ha) . Le sud, dans le delta du Mékong, est plus mécanisé et plus étendu: 3,7 millions ha. Au nord, une femme plante 360 m² x 50 pieds/m² = 18000 pieds/jour de 11 heures. 2 espèces de riz: Japonica (grains ronds un peu gluants qui se mangent avec les baguettes) et Indica (grains longs plus secs, avec les doigts). Culture mixte au Vietnam: Javanica (gros grains).
Les premiers témoignages datent de l'ère du cuivre. Les Viet semaient à la saison des pluies en automne. Quelques chiffres de productivité: 1960: 4 ha soit 1,3tonnes/ha. 2000: 7,3 ha soit 3,5 tonnes/ha. Aujourd'hui, le Vietnam est le 1er exportateur de riz. 1980: irrigation et révolution verte. En 2020, on estime la population du Vietnam à 120 millions d'habitants. La superficie agricole diminue et la productivité de riz baisse à cause des pesticides et du changement climatique. Quelques pistes sont étudiées: créer une espèce qui peut supporter la sécheresse, avec le Japon; créer une espèce qui peut supporter une longue inondation (> 2 semaines), avec les USA, créer un riz hybride, avec la Chine. Les prix: riz complet: US$500, riz décortiqué: US$800, marge nette de 20 à 30%. Le riz est trop cher par rapport au soja et au maïs, il faut acheter du maïs français... La production est de 38 millions de tonnes de riz contre 4 millions pour le café.
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À 11h, nous quittons nos conférenciers pour déjeuner un peu tôt à 11h30 au restaurant Hà Nôì, tout simplement. L'après-midi a été consacré à la visite du temple de la Littérature qui date de 1070 et est dédié à Confucius. Ce fut la première université du pays pour les élites. Une cour de 82 stèles posées sur des tortues de pierre portent les noms de docteurs illustres. Puis un petit arrêt d'une heure aux stands derrière le temple pour faire calligraphier les prénoms de nos petits chéris... Le musée d'ethnographie créé en 1997 nous raconte la vie des 54 ethnies vietnamiennes, coutumes, habitat, outils... Un avant-goût pour demain...
Nous retournons en ville et nous sommes de nouveau impressionnés par le flot incessant de mobilettes et le peu d'accrochages mais ils ne roulent pas très vite. Paris joue dans la cour des petits! Un apéro au café So 7 avant le dîner au restaurant Wild Rice à 19h car je vous rappelle que nous avons un train, le luxueux Victoria Express, à prendre à 21h50. Nous embarquons pour une nuit à bord, vers le nord et la frontière chinoise à Lao Cai, 400 km en 10 heures. C'est un TGV, train à grande vibration... Compartiments et toilettes en acajou, petits chaussons et à demain.

Photos du jour.

Jour 4 – Tchou Tchou Quoué!

Départ 8h30. Temps toujours maussade pour cette fin d'hiver. Nous nous dirigeons vers le nord-ouest pour une promenade à bicyclette.
An-Tuan nous parle un peu de lui et de la politique presque identique à celle de la France grâce à Hô Chi Minh. Dans ce pays de 86 millions d'habitants, le vote n'est pas obligatoire mais des pénalités sont appliquées en cas de manquement. Plusieurs candidats pour un parti unique donc pas de campagne électorale. Depuis plusieurs années, le vice-président est une femme. Le premier ministre est élu par l'assemblée nationale. Sport, culture et tourisme forment un seul ministère. 64 provinces subdivisées en districts et communes avec un conseil et un comité populaires, en villages avec une maison communale et hameaux. Nous cheminons dans les rizières inondées où l'homme laboure avec son bœuf et la femme courbée plante et désherbe... En 1986, l'état a réparti la terre publique en petites parcelles.
Après 2 heures de route, nous passons à pieds la porte du village traditionnel de Duong Lâm et nous arrêtons à la maison communale où est adoré le génie tutélaire, pour finalement rejoindre la maison la plus ancienne du village transformée en table d'hôtes, dans le hameau de Mong Phu. Sur la place du village, un fumeur de pipe à eau et mâcheur de bétel (la feuille est mélangée à la chaux pour la coloration rouge) nous interpelle et nous offre un thé.
Arrivés à la maison, nous enfourchons nos Ferrari pour un petit périple dans la campagne avec un arrêt à la pagode Mia. La pagode principale est flanquée de 2 allées décorées de 18 statues assises dans des positions diverses, des disciples de Bouddha qui n'ont jamais atteint le nirvana! Des dizaines de statues de génies sont l'objet d'offrandes et d'incantations. Les fidèles mettent de l'argent dans les troncs mais sur les plateaux d'offrandes, ce sont des faux billets.
Plein les yeux de la rencontre avec les habitants, des travaux dans les parcelles de riz, des tombes au milieu des champs quelquefois de maïs.
Le déjeuner qui s'ensuit est délicieux avec l'alcool de riz offert par le patron, nous trinquons: tchou tchou quoué! Il nous explique sa maison en latérite et bois précieux de jacquier surélevée pour éviter les inondations et les mauvais esprits, le culte des ancêtres qui suit le cycle lunaire, les offrandes pures et partagées comme cadeau sacré... On reprend notre bus rose vers 15h avec une grande période de méditation... Arrivés à Hanoi, nous nous soulagons de quelques dollars et dôngs pour des tableaux laqués après la visite rituelle de l'atelier. Beau travail!
Shopping, massage ou repos, c'est au choix avant le dîner sommaire promis par An-Tuan à 19h30 près de l'hôtel. Ce sera encore un de ses chez lui avec une de ses femmes ou concubines, mes chers camarades! C'est lui qui le dit...

Attention demain, vous allez être déçus mais il n'y aura pas de billet pour cause de train de nuit...

Jour 3 – Le dragon céleste...

Réveil 6h. Départ 7h30. Temps: le même qu'hier c'est-à-dire bouché et pas très chaud. Moral bon après une bonne nuit de sommeil.
En ville, le mur de céramique le plus long du monde a été inauguré en octobre 2010 pour le millénaire de la capitale. Il mesure plus de 3 km et à été inspiré de dessins d'un concours d'enfants. 3 heures de route au milieu des rizières, direction la baie d'Along terrestre de Tam Coc à environ 100 km au sud du delta du fleuve rouge et une petite balade en sampans, les petits bateaux vietnamiens en bambou. Un péage tous les 70 km.
Petit pays en forme de vers de terre, 331000 km², de 600 km à 50 km de large et 1600 km de long. Nam Viêt, district chinois, est le premier nom du pays. Apres plusieurs dénominations, au 19ème siècle, le nom définitif de Viêt Nam est adopté. Viêt est le nom du rassemblement des 2 ethnies originelles locales. On trouve aussi Viêt Minh, ligue pour l'indépendance du Vietnam, fondée par Ho Chi Minh en 1941, Viêt Cong, front national pour la libération du sud... Nous continuons notre apprentissage du pays: pas de divorce, la dot existe encore et c'est le garçon qui la donne, le marché aux fiancés du samedi soir que Jean-Christophe a loupé, le m² vaut environ 800 millions dôngs (~30000€) à Hanoï, la culture du riz, la politique natale réglementée, la pluviométrie...
Un beau campus universitaire en construction à une heure d'Hanoi, de grands blocs de pierre en exposition pour les tailleurs, quelques églises (11% de catholiques). Vers 10h, un soleil timide montre son nez et on aperçoit en arrière-plan des rizières, de hautes collines karstiques ou pains de sucre, des cimenteries en exploitent le calcaire. On entre dans la province de Ninh Binh puis nous traversons Hoa Lu, l'ancienne capitale du Dai Viêt il y a plus de 1000 ans, avant que Tong Binh, capitale regionale, ne devienne Thang Long rebaptisée plus tard Hanoi.
A 11h, nous embarquons pour une virée à travers les Tam Coc (3 bassins d'eau) d'environ une heure. Belle balade alternant hauts rochers et grottes sombres, et commerce bien organisé. Un trajet au milieu et sous les pains de sucre, un couple par sampan en tôle zinguée, la majorité des rameurs à pieds, des photographes, un fleuriste, un pêcheur, des épiceries au point de non-retour pour alimenter nos rameurs, la vente de broderies à bord...
Déjeuner au restaurant Dzunh Garden puis on rentre à la maison avec méditation autorisée pour les plus courageux, ce qu'ils font... Un petit arrêt sur l'autoroute? Pourquoi pas s'il y a des cultures maraîchères à regarder...
Retour à Hanoi où nous traversons le quartier français avec ses boutiques chics et ses grandes avenues. Après un petit tour à pieds dans le quartier corporatif autour du lac Hoan Kièm, nous assistons à un très beau spectacle de marionnettes sur l'eau... au théâtre à 18h. Scènes champêtres, dragon céleste, jolies chanteuses et musique traditionnelle vietnamienne avec 2 instruments locaux: la cythare à 39 cordes et le monocorde (dan bau). Ces marionnettes sont en bois de ficus car il est léger. À 20h, on arrive au restaurant Au Lac House pour le dîner traditionnel.

Bonne nuit et à demain pour notre dernier jour à la capitale!

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Jours 1 et 2 – Le crachin du Tonkin...

Tout d'abord, un message personnel à Antoine et Loris et tous les enfants, vos parents et toute la troupe sont bien arrivés et tout va bien...

Un départ à l'heure et un voyage sans histoire dans un Boeing 777-200 de Vietnam Airlines pour 9165 km. On embarque à 12h20, le cap'taine fait son annonce à 13h, on roule à 13h10 et on décolle à 13h20. Le personnel de bord (pas très aimable) nous sert un déjeuner ou un dîner, au choix, et puis extinction des feux (fermeture des hublots) à 15h10 pour une nuit virtuelle jusqu'à 3h30, heure locale... Un petit-déjeuner à bord et on atterrit à 5h45 dans la bruine de Hanoi, appelée pluie-poussière; visibilité nulle! Et 13°.

Après les formalités d'usage, nous rejoignons notre guide, Tuan (qui signifie obéissant) vers 6h30. An-Tuan nous accompagne en bus rose jusqu'à notre hôtel, le Flower Garden***, dans le centre-ville. Chemin faisant, nous commençons à apprendre ce pays. Tuan offre à chacun de nous un cadeau de bienvenue, une étrenne pour la fête du Têt, l'argent du bonheur: un billet de 2000 dongs (l'équivalent de 7 cents). Nous arrivons à l'hôtel à 7h30 pour déposer les bagages et nous partons à pieds dans les ruelles. Un petit arrêt au Café Hiêù, un détour par le marché haut en couleurs au bord du lac: fruits du dragon (pitaya), tous légumes, viandes et poissons. Des marchandes au chapeau pointu, des scooters pour 2 voire 3, des petites échoppes sur le trottoir pour manger, des compteurs électriques pas aux normes... européennes, bref l'Asie...
De retour à l'hôtel à 9h, nous partons dans notre bus, Royal Cruiser, visiter le mausolée de Chu Tich (le Président) Hô Chi Minh datant de 1979 et admirer la momie d'Oncle Hô, voir sa maison située dans les jardins de l’ancien palais présidentiel qui fût aussi le palais du Gouverneur d’Indochine à l’époque coloniale et passer par la pagode au pilier unique en forme de fleur de lotus. Hô Chi Minh est presque adulé comme un dieu, endoctrinement communiste? Faut voir. Né en 1890, il part à Paris en 1917, puis à Moscou en 1922, Canton (101 jours de prison, 101 poèmes) et retour au Viêt Nam en 1941. En septembre 1945, il proclame l'indépendance de la République démocratique du Vietnam et meurt en 1969.
A midi, déjeuner au restaurant Bang Lang d'un assortiment varié très bien servi de spécialités vietnamiennes. Hanoi Beer et vin rouge local, Vang Dalat. Très bon mais la fatigue commence à se faire sentir et le crachin n'arrange rien.
Notre promenade de l'après-midi a été consacrée au temple Quan Thanh avec sa statue de bronze noir du génie protecteur du nord et à la pagode Tran Quoc (défense de la patrie), la plus ancienne de la ville, avec ses statues et sa tour bouddhistes, tous 2 situés au bord du lac de l'ouest (Hô Tây). La traversée des flots de scooters est périlleuse: 5 par 5 ou en bloc, c'est la règle! La pluie et la fatigue nous assomment et nous rentrons à l'hôtel nous reposer (pas dormir, interdit!) jusqu'à 18h30, heure du dîner au restaurant Mam.

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So Viêt!

J - 1! Le compte à rebours s'égrène...
Carte du Vietnam Vous avez tout?
Les vaccins à jour, la Malarone dans le sac à dos, l'Insect Ecran sous la main, les cartes formatées pour l'appareil photo et la caméra, le guide du Routard ouvert à la bonne page, la crème solaire (bon, le parapluie pour le crachin du nord semblerait plus indiqué d'après la météo!), les adaptateurs secteur pour prises américaines dans la valise, quelques sous pour les faux-frais et le plus important, la convocation dans la poche...
Bonne route à tous et à demain pour prendre notre envol.

Pour vous, nos lecteurs, suiveurs, blogueurs, il n'y aura pas de billet vendredi pour cause de voyage. Le premier billet, samedi seulement car nous arrivons très tôt le matin (vers 6h). Un petit détail d'importance: nous serons plus agés que vous de 6 heures pendant 2 semaines! Hà Nôi!

On y va...

Rendez-vous à partir du vendredi 27 janvier, jour du rassemblement de la troupe, et tous les jours suivants pour un billet et les photos de nos aventures indochinoises, si vous le voulez bien...
Nous vous raconterons l'approche lente pour atteindre le superbe village ou le magnifique point de vue, les sentiments profonds des Terriens, les rencontres… 

Vos commentaires seront les bienvenus; n'hésitez pas à en laisser!